Camp HP - Rome MMXXIV
Mardi 2 janvier 2024. Asio, ACT, qui ne peut être de la partie apporte tout de même les croissants aux hautes patrouilles de la glorieuse Troupe 1ère Toulon qui s'apprêtent à partir pour Rome. Rejoints par les HP de la troupe saint Maurice de Crillon le Brave, ils s'embarquent dans deux fourgons pour aller passer le Rubicon. Il faut dire que la Rome Antique étant le thème d'année de la troupe saint Honorat, la destination de ce camp de HP était toute désignée.
La route est longue. Très longue ; puisqu'en raison d'un accident le convoi est littéralement immobilisé pendant deux heures sur l'autoroute italienne. L'Histoire ne rapportera pas ce que firent ces glorieux scouts pour occuper sainement ce temps de latence…
Après une halte de nuit à Florence, les 18 scouts parviennent dans la Cité Éternelle. Ils y arrivent certes en pèlerins, près des tombeaux de Paul et de Pierre, mais aussi en chefs, pour se former à l'école de ceux qui ont gouverné avant eux et qui ont déposé leurs vies entre les murs de la ville : de saint Pierre à César en passant par Vercingétorix … et d'autres figures plus controversées…
Le programme est dense pour ces trois jours de scoutisme, de formation, de découverte et de pèlerinage.
Des topos sur les techniques de veillée, sur le rôle du chef, sur l'histoire du scoutisme, ou sur celle de Rome, sur le lien entre les Papes et le scoutisme sont donnés par Boyero, Faucon et Albéric de L. Mais les véritables guides de cette exploration, ce sont les HP eux-mêmes, qui ont chacun préparé la succincte visite d'un monument romain. Des ruines antiques aux monuments pontificaux, des basiliques aux mausolées, des fontaines aux colonnades, toute l'Urbs est découverte aux scouts provençaux. A cela s'ajoute, pour étayer leur culture scoute, des présentations des grands noms du scoutisme : chaque HP doit exposer, au cours d'un repas, la vie et l'œuvre d'une grande figure du scoutisme. Du père Sevin à PGK, en passant par Coze, Larigaudie ou Menu, aucun nom n'est désormais ignoré de ceux qui prennent conscience qu'ils sont des héritiers, tout autant dans leur civilisation que dans leur scoutisme.
Des belles grâces s'offrent aussi aux pèlerins.
Les Messes basses sont célébrées chaque matin dans la crypte de la basilique saint Pierre, à quelques mètres à peine du tombeau du premier Pontife. Un prêtre de notre diocèse nous offre une visite de fonds en comble (littéralement !) de la même basilique.
Un Garde Suisse nous découvre les secrets de la plus petite armée du monde, et nous expose quelle vie lui et ses compagnons mènent au service de la Sainte Église.
Les catacombes de saint Calixte nous sont ouvertes afin que nous mettions nos pas et nos prières dans la suite des martyrs qui ont décoré l’Église de leurs palmes.
Mais le tout n'est pas dépourvu d'une véritable perspective scoute. Outre la cuisine raffinée et faite sur le feu par les garçons, nous profitons de belles veillées scoutes, et d'un grand-jeu dans Rome, où nous crûmes perdre deux binômes trop aventureux.
Pour se frayer un chemin dans les rues de Rome bondées de touristes, on se souviendra sûrement de la fameuse technique que nous employâmes. En rangs serrés, nous chantions à gorges déployées tout notre plus beau répertoire scout. Impressionnée, la foule s'ouvrait devant nous, comme la mer Rouge devant les Hébreux quittant l'Egypte. Et non sans une certaine fierté, nous défilions ainsi dans Rome sous les caméras des badauds ébahis de tant de mythe en si peu de chair.
Et outre des traditionnelles glaces vespérales de chez Giolliti et des pizzas du Trastevere, on peut espérer que la mémoire des scouts sera marquée par la montée, chapelets en main, de la Via Sancta au lever du soleil, pour que croisse en nos âmes un plus grand amour de l’Église.
C'est ce dont notre mouvement scout Europa est précisément porteur ; et que les couleurs de notre étendard que nous avons fait claquer au vent romain rappellent : notre attachement inébranlable à l’Église catholique et au Vicaire du Christ.
« Ce n'est pas au nombre de kilomètres qu'il a abattu qu'on reconnaît la qualité d'un scout, mais à ce qu'il est capable de faire après. »
Fatigués par un rythme intense, fourbus par la marche musclée de ces trois jours, les scouts ont quitté le cœur de la Chrétienté en chantant tout le répertoire du Tra-son.
Dans la voiture de retour, ils ont pu approfondir leur rôle d'éducateur en réfléchissant aux qualités, axes et moyens de progressions qu'ils pourraient offrir à leurs patrouillards.
Après une nouvelle halte nocturne par Florence, et laissant les barrousiens repartir de leur côté, les scouts sont rentrés chez eux plus scouts, plus hommes, plus chefs, plus fiers et plus chrétiens qu'ils n'en sont partis. Tous comme les Mages que nous fêtions en ce jour du retour.
Dieu seul sait les fruits qu'un tel périple portera tant dans la vie et dans l'âme de ces garçons de la 1ère Toulon, que dans l'esprit de la Troupe qui s'en est trouvée grandie.
Hardis montant aux cimes, tutoyant les nuages
Marins aventuriers, de vaincre ils ont la rage.
Mais ils le savent bien, ces scouts tout terrain,
Qu'l'aventure véritable, c'est d'être de grands saints.
Faucon E. , CT